Inauguré les 1er et 2 mai 1965 devant 30 000 visiteurs cumulés sur ces deux jours, l’hippodrome de Parilly perpétue l’histoire des courses hippiques lyonnaises en prenant le relais de son illustre prédécesseur : l’hippodrome du Grand Camp.

Ce dernier ferma ses portes après presque 100 ans d’exploitation, en octobre 1964, suite à une ultime réunion de courses, la Journée des Adieux :

 

 

Les débuts de l’hippodrome

Le projet d'un homme déterminé

Si l’on doit la construction de l’hippodrome de Parilly et la pérennité des courses hippiques à Lyon, c’est bien à André Baboin, président de la SCL de 1963 à 1981.

Succédant à Théodore Ravier, qui avait trouvé le terrain auprès du Conseil Général du Rhône après bien des difficultés, André Baboin mit une énergie considérable pour que le remplaçant de l’hippodrome du Grand Camp puisse voir le jour dans les temps, le 1er mai 1965, comme annoncé.

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Tout n’était pas totalement terminé lors de l’inauguration, mais le site était bel et bien fonctionnel pour l’organisation des courses, pour accueillir chevaux, personnels d’écuries, propriétaires, bien entendu le public, mais aussi de nombreux élus et institutionnels, comme Louis Pradel, maire de Lyon, et Marcel Boussac, président de la Société d’encouragement et des steeple-chases de France.

Parilly, un hippodrome ultra moderne

Le nouvel hippodrome lyonnais fut construit en un temps record, en moins de 3 ans.

Les travaux commencèrent :

    • en novembre 1962 pour les pistes
    • en novembre 1963 pour les bâtiments 
    • en novembre 1964 pour les écuries d’entrainement

Au total, 2600m. de canalisation d’arrosage des pistes, 25 puits perdus, 300 000m3 de terre pour dessiner les pistes, une surface de 3 000m2 en peinture, plus de 22km de câbles électriques.

De plus, l’hippodrome comptait d’incroyables atouts pour l’époque :

    • une piste de plat de 1800m. pour les courses de pur-sang anglais
    • une anneau de steeple-chase, un couloir de haies et un parcours de cross pour les épreuves à obstacles
    • une piste de trot de 1200m., en sable, avec des virages relevés à 6°
    • des pistes d’entrainement, tant pour les trotteurs que les galopeurs

 

L'inauguration

Le samedi 1er et le dimanche 2 mai 1965, annoncés de longue date, concrétisent les efforts du Bureau de la SCL, ainsi que tous les corps de métiers à la tâche sur le chantier pour livrer dans les temps le nouveau champ de course.

Très attendu par les professionnels (entraineurs, jockeys, lads) et les propriétaires, qui vont désormais œuvrer et observer les performances de leurs chevaux sur ce site flambant neuf, le public est quant à lui sollicité par la presse, qui se fait l’écho de l’événement, et par une campagne de publicité en ville.

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Tous répondent présents, l’hippodrome est comble !

BALSTINE entre dans l’histoire en étant la première à passer le poteau en tête, dans un « réclamer », le Prix de la Poste aux Chevaux, la toute première épreuve de Parilly.

Le Prix de l’Inauguration, course phare de la réunion du 1er mai, revient à LITTLESCOPE, qui s’était classé 2ème du Prix des Adieux, la toute dernière épreuve disputée sur l’hippodrome du Grand Camp.

Les grandes casaques de l’époque (Bédel, Giraudon, Biron) se distinguent sans attendre, comme les pensionnaires de l’entraîneur Jean Lyon, dont MISSILE, propriété d’Alain Nebon-Carle, qui gagne sur l’anneau de steeple-chase le 2 mai.

Ce jour-ci voyait également l’entrée en lice des trotteurs, sur une piste en sable, comme sur les plus grands hippodromes de la spécialité. Roger Baudron, dit « Roger la Science », ne manqua pas le coche et mena PRINCE VENDEEN à la victoire dans le Grand Prix, sous le regard de René Ballière, président de la société mère du trot.

Parilly surprend tout le monde, et notamment la presse, dithyrambique.

L’histoire était en marche…

Les dates-clés

1958

Les pouvoirs publics manifestent leur intention d’exproprier la SCL du Grand Camp au profit de l’Université, pour construire le campus de la Doua.

1962

Malgré la résistance du président Théodore Ravier et de son équipe, la SCL est évincée sans indemnités et sans point de chute. Avec le soutien du préfet Roger Ricard, et du conseiller général Frédéric Dugoujon, le président du Conseil Général du Rhône, Benoit Carteron, accepte d’accueillir la SCL sur le terrain du Parc Départemental de Parilly, en lieu et place d’une friche, autrefois projet de lac artificiel (on dirait aujourd’hui « base nautique ») abandonné après-guerre.

1963

André Baboin succède à Théodore Ravier à la présidence de la SCL, et prend le projet de nouvel hippodrome à bras le corps.

L’architecte Paolo Vietti-Violi, spécialiste du genre, est choisi pour donner corps et vie à ce projet d’envergure.

1964

La dernière réunion de courses du Grand Camp se tient fin octobre, dans une atmosphère « de regrets, d’émotion, de recueillement et d’anxiété ». LITTLESCOPE sera le dernier cheval à franchir le poteau en vainqueur, dans le Prix des Adieux.

1965

Une foule record de Lyonnais se masse à Parilly pour découvrir le nouvel hippodrome, dont de nombreux notables. 18 réunions de courses sont programmées pour cette première année. Le 1er mai est réservé aux épreuves de galop, et le 2 mai aux épreuves de trot.

1967

Le centenaire de la SCL est célébré le jeudi de l’Ascension, avec son traditionnel Grand Steeple-Chase de Lyon, l’épreuve phare de l’obstacle.

1971

Le parcours de cross-country est inauguré. Deux tranches suivantes s’ajouteront en 1975 et 1981, comme il ‘avait été prévu en 1963. Les dessins des parcours ont été effectués par André Baboin et Jean de Soras.

1972

Au chapitre des innovations, Parilly intègre le contrôle télévisé pour faciliter le travail des commissaires de courses dans leur prise de décision et d’éventuelles sanctions en cas d’irrégularités constatées pendant les épreuves.

1972

Le centre de formation professionnelle des lads-jockeys de Lyon ouvre ses portes en début d’année. A l’automne, c’est le restaurant panoramique qui suivra.

1976

Le Grand Prix de Lyon fête sa 100ème édition et voit la victoire de TAJESLIE, pour la casaque de M. Courtois.

1977

Le hall des paris est maintenant intégralement chauffé et la presse bénéficie désormais d’une salle avec vue panoramique sur les pistes pour suivre les compétitions avec plus de confort.

1978

Le 15 octobre, Maurice Macheret, éleveur-propriétaire savoyard, présente son crack BELLINO II (multiple vainqueur du Prix d’Amérique) en exhibition sur un parcours de 1000m. lancé qu’il effectue en 1’13’’8 ! Un record pour l’époque et la piste lyonnaise.

1980

À l’occasion du Critérium de Trot de Lyon le 27 avril, le 1er autostart (véhicule servant au départ lancé) lyonnais est inauguré.

1981

Gilles Denis succède à André Baboin à la présidence de la SCL et la zone du Pavillon est transformée en zone de loisirs.

1982

Le rond de présentation est remodelé, la piste de trot est entièrement refaite en pouzzolane, et la piste d’entrainement n’est dorénavant plus en copeaux de bois mais en sable.

1983

Philippe Tassin est élu président de la SCL.

1984

En hommage au président fondateur de l’hippodrome, le Grand Cross de Lyon et le Grand Prix des Provinces deviennent les Prix André Baboin.

1988

Les bureaux de la SCL s’installent sur l’hippodrome, avec ceux de la Fédération régionales des courses, du Bureau technique régional, et du comité régional d’équitation (FFE).

1992

Claude Gindre devient le 4ème président de la SCL depuis la construction du nouvel hippodrome, élu à l’unanimité.

1996

Le 8 mai, le 1er quinté+ décentralisé (hors de Paris) a lieu sur l’hippodrome de Parilly, accueillant la foule des grands jours.

2005

Un mini meeting de courses (3 jours consécutifs) est organisé début mai pour célébrer le 40ème anniversaire du champ de course.

 

2010

La SCL et la Société Sportive du Rhône (hippodrome de Villeurbanne / Carré de Soie) fusionnent et deviennent les Hippodromes de Lyon. Jean-Claude Ravier en est élu 1er président.

2012

La tribune profite d’un grand lifting : une rénovation nécessaire pour accueillir avec plus de confort les visiteurs, parieurs, et entreprises qui peuvent dorénavant louer des salons et de plus grands espaces pour leurs événements. Le restaurant panoramique est maintenant central, plus vaste, et se pare de deux terrasses.

2017

L’hippodrome obtient le label environnemental équin EquuRES, au niveau 1, qu’il améliorera ensuite en 2022 en passant au niveau 2.

2019

Le 100ème Grand Steeple-Chase de Lyon voit la victoire de FYRMYIN, associé à Felix de Giles, pour l’entrainement d’Emmanuel Clayeux et la casaque Ravier.

2020

En pleine épidémie de COVID19 l’hippodrome brondillant accueille des courses prévues à Paris, dont les Prix Greffulhe, Prix Corrida (Gr.2) et Prix Cléopâtre (Gr.3).

2025

L’hippodrome fête ses 60 ans et pour l’occasion le parvis de l’hippodrome est totalement engazonné et bénéficie de nouvelles installations de détente et de loisir.

2026

Cette année sera celle de la 150ème édition du Grand Prix de Lyon.

Les grands moments hippiques

 

1965 – LE HAARDY est le premier pur-sang à s’imposer dans le Grand Prix de Lyon sur l’hippodrome de Parilly.

1966 – Dans le Prix Lugdunum (course internationale, 2400m. autostart), QUIBUS V s’impose en 1’17″5, devant OSCAR RL et QUERIDO II, départagés par la photo-finish. 

1968 – LA FLECHE bat le record de la piste sur les 1000m. en ligne droite : 57 secondes.

1970 – FIONELLA réalise le doublé en s’imposant dans le Prix Bédel pour la deuxième année consécutive.

1971 – 5 ans après son premier sacre sur les « balais », DERNIER CARAT réussit l’exploit de gagner la Grande Course de Haies une deuxième fois.

1973 – La grande championne VISMIE enchaine un deuxième succès de rang dans le Prix de la Vallée Impériale.

1974 – DRASSUH s’impose coup sur coup dans le Critérium de Trot et le Grand Prix de Trot, avant d’aller glaner le Critérium des 5 ans (Gr.1) à Paris-Vincennes.

1977 – VAUMINOT est dans son jardin à Parilly : il s’impose dans le Prix Bédel, puis dans le Grand Prix des Provinces.

1984 – UN ETENDARD s’offre le luxe de remporter le Grand Prix de Lyon une deuxième année consécutive.

1992 – OUMNAZ domine ses adversaires dans le Grand Prix de Lyon et dans le Grand Prix des Provinces.

1998 – Hongre de légende, GIESOLO DE LOU s’impose dans le Critérium de Trot à seulement 4 ans !

2002 – GENERAL DU POMMEAU (Prix d’Amérique 2000) s’adjuge avec aisance le Grand Prix du Centre-Est en 1’15″2 sur 2600m. autostart.

2015 – Le champion ERUPT (famille Niarchos) remporte la Coupe des 3 ans (L.) avant de s’imposer dans le Grand Prix de Paris à Longchamp.

2021 – MANGOUSTINE apporte son premier succès de groupe à Tony Parker en tant que propriétaire d’écurie de course dans le Critérium de Lyon (L.).

2022 – IRESINE et Marie Vélon offrent à Jean-Pierre Gauvin son premier Grand Prix de Lyon (L.), avant de s’imposer au niveau groupe 1 à Paris-Longchamp.

2024 – GASPAR D’ANGIS égalise le record général de la piste, détenu par ECLAT DE GLOIRE depuis 2023, en remportant les Grand Prix du Centre-Est (Gr.3) en trottant 1’11″5 sur 2850m.

L’hippodrome aujourd’hui

L’hippodrome de Parilly organise aujourd’hui 39 réunions de courses par an.

De 1ère catégorie, plus de 80% des compétitions qui y sont disputées sont ouvertes aux paris nationaux du PMU.

En 2024, 318 épreuves se sont courues à Parilly, dont 143 dans la discipline du trot, 131 en plat, et enfin 44 sur les obstacles, soit une moyenne globale de 11.32 partants par course.

53.5% des épreuves ont lieu au printemps, entre la mi-mars et la fin juin. Le meeting d’automne accueille quant à lui les 46.5% restants de septembre à mi-décembre.

Les épreuves de prestige restent le Grand Prix de Lyon (L.) en plat, et le Grand Steeple-Chase de Lyon (L.), disputées dorénavant fin juin.

Depuis 2017 et sa 1ère labellisation EquuRES, l’hippodrome de Parilly poursuit sa mue vers une activité toujours plus éco-responsable et se dote en 2025 d’un parvis tout en gazon , de nouvelles plantations d’arbres et arbustes, d’un nouveau rond de marche, d’obstacles plus sécures en cross-country et en steeple-chase,  de zones de protection et de reproduction de la faune locale (principalement oiseaux et batraciens), le tout dans un environnement économe en eau et sans produits phytosanitaires.